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DISCOURS DU Président

RENTRÉE SOLENNELLE 2018 / 2019

 



Monsieur le Vice-Président de la République,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Excellences Messieurs les Ambassadeurs,
Monsieur le Maire de Cocody,
Honorables autorités militaires, religieuses et coutumières,
Messieurs les Directeurs généraux et chefs de services,
Messieurs les Présidents d’universités et Directeurs d’établissements,
Chers confrères et collègues,
Chers étudiantes et étudiants,
Mes dames et Messieurs.
C’est avec beaucoup de joie que je vous salue et je vous dis bienvenus à cette fête !
Monsieur le Vice-Président de la république,
Merci de vous être déplacé jusqu’à nous. C’est un grand honneur et un encouragement que nous apprécions hautement, et que nous nous efforcerons de mériter. Nous vous prions de transmettre nos salutations très reconnaissantes et déférentes à Monsieur le Président de la République, Son Excellence Alassane Ouattara. Notre institution a l’insigne honneur et le privilège de bénéficier de sa protection. L’appui constant qu’il nous apporte, dans tous les domaines, conforte notre volonté d’être une académie de référence. Tout cela nous fait, bien entendu, obligation d’enraciner plus profondément notre action dans la société ivoirienne qui progresse avec assurance et fierté sous le leadership mondialement reconnu de notre Président de la République.
Mesdames et Messieurs,
Notre Académie reçoit un invité de marque en la personne de M. le Professeur Pierre Geny, Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer. Les rapports entre le Nord et le Sud à travers les académies seront au centre de sa conférence. Offrons-lui un bouquet d’acclamation.
1. Contexte national
Cette rentrée solennelle s’inscrit dans la dynamique sociétale que nous nous efforçons d’imprimer à notre Académie. Notre vision, permettez-moi de le rappeler, s’organise autour de la recherche l’excellence dans quatre domaines : (i) la production et le rayonnement des Sciences, des Arts et des Cultures ; (ii) le développement économique et social ; (iii) la promotion humaine durable ; (iv) la promotion de la paix.
Comme vous le constatez, Mesdames et Messieurs, cette vision balaie toutes les grandes instances du géosystème ivoirien. Elle nous conduit, en conséquence, à une implication plus systématique dans les programmes nationaux de développement projetés dans le futur par l’Etude nationale prospective dite Côte d’Ivoire 2040, et clairement exposés dans les axes stratégiques du PND 2016 - 2020.
Les recherches et les publications réalisées par notre institution sont déjà importantes et significatives, mais il nous faut aller au-delà pour être véritablement en phase avec les attentes de nos concitoyens, en étant plus visibles, lisibles et audibles.
2. Contexte international
Mesdames et Messieurs,
Cette solennité me paraît être le lieu pour souligner l’immense portée de la vision que notre pays a eue de créer cette Académie de sciences. Dans son ouvrage très inspirant intitulé L’Esprit des nations, le politologue Laurent Muriawiec énonce, fort à propos, les déterminants de la puissance des nations ; je le cite :   
« Les sources de la puissance des nations doivent (. .) être examinées : sources statiques, comme la localisation, la superficie, les traits géographiques, les ressources naturelles ; sources dynamiques, comme la population, le niveau scientifique et technique, l’industrie, les forces économiques, l’éducation, et (…) le mode d’organisation et de propriété (…) »
Que constatons- nous aujourd’hui ? Les déterminants statiques ont perdu beaucoup de leur force, au profit des déterminants dynamiques. Au sein de ces dernières, les sciences, l’industrie, l’éducation, les arts et cultures, ont permis aux nations de l’hémisphère Nord d’asseoir leur puissance, et parfois leur domination. L’éducation, la recherche scientifique et la technologie surtout, sont devenues les facteurs les plus dynamogènes de la transformation structurelle des économies et de l’émergence.
3. Importance de de l’Académie
En se dotant d’une Académie de sciences, notre pays  est dans ce que l’on pourrait appeler loi historique car aucun pays développé n’a suivi une autre voie que celle de la promotion des savoirs. La Côte d’Ivoire demeure constante dans cette tradition, elle qui n’a jamais cessé de faire de l’éducation, une priorité des priorités depuis son accession à la souveraineté.
Devenue maintenant puissance économique continentale, notre pays est en position de se muer en une puissance éducative, en convertissant ses atouts en une force axée sur la valeur de ses ressources humaines,  i.e. la qualité des fils et filles. La voie de la puissance industrielle serait ainsi largement ouverte. C’est à ce pari que nous voulons contribuer.
Les conditions du succès résident d’abord dans la nécessaire confiance que nous devrions avoir en nous-mêmes, puis dans la systématisation de la production et la valorisation des savoirs. Cela est d’autant plus vrai que les prouesses technologiques actuelles du Nord ont fini par éblouir une trop grande partie des Africains. Ces pousses ont même brisé en eux toute volonté de rivaliser avec les grands de ce monde. Une seconde grande raison de la démobilisation de nos pays, relativement à la production des savoirs endogènes, réside dans l’échec retentissant des tentatives d’autonomisation de la pensée au cours des premières décennies des Indépendances. On en était tellement resté aux proclamations et aux idéologies, que vouloir développer la voie africaine propre laissait sceptiques, et faisait sourire les maîtres de la gouvernance mondiale.
Mais les choses ont choses ont changé depuis, avec les échecs fracassants des modes de pensée dominants, notamment dans les domaines de l’écologie, l’éthique et la paix. Notre humanité n’a, en effet, jamais été autant menacée de destruction qu’aujourd’hui, au moment des pays peuvent exhiber les bilans scientifiques et économiques les plus enviables.
C’est à ces vraies questions de notre époque et de notre humanité que s’efforce de répondre l’Agenda 2063 de l’UA en revendiquant l’autonomie dans tous les domaines dont celui les valeurs.
Notre pays qui est l’un des plus respectés en Afrique subsaharienne a les moyens de jouer avec d’autres pays aussi doués, le rôle de locomotive dans la recherche d’une Afrique à laquelle ses citoyens aspirent vraiment. Par son Académie de sciences, la Côte d’Ivoire pourrait accélérer la mobilisation et la conversion de la production intellectuelle en énergie, non seulement pour ses propres besoins, mais pour ceux de ses partenaires au sein des unions économiques régionales africaines. Le discret mouvement d’exportation de l’expertise ivoirienne, qui a cours maintenant dans la sous-région, pourrait s’amplifier par le traitement approprié du germe de changement qu’il porte en lui.
Merci pour votre aimable attention et bonne fête à tous !


Abidjan,  29/11/2018

Pr. HAUHOUOT ASSEYPO