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ACTUALITES

L'ASCAD fait le point sur " les avancées de la recherche et et de l'enseignement des mathématiques en Côte d'Ivoire" et rend un hommage mérité au Pr. Saliou TOURE

CONFERENCE PRONONCEE

par le Professeur Saliou TOURE Membre du Domaine des Sciences Exactes

de L'Académie des Sciences, des Arts, des Cultures d'Afrique et des Diasporas africaines {ASCAD)

LORS DU SEMINAIRE DE L'ASCAD SUR LE THEME

LES AVANCEES DE LA RECHERCHE ET DE L'ENSEIGNEMENT DES MATHEMATIQUES EN CÔTE D'IVOIRE

Abidjan, les 31 mai et 01 juin 2022

  • Monsieur le Ministre d'Etat, Gilbert KAFANA KONE,
  • Monsieur le Professeur Adama DIAWARA, Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Président du Séminaire de l'ASCAD sur les avancées de la Recherche et de l'Enseignement des mathématiques en Côte d'Ivoire,

.• Mesdames et Messieurs les Ministres,

  • • Mesdames et Messieurs les Représentants des ministres,

'.• Professeur Antoine HAUHOUOT Asseypo, Président de !'Académies des ••1 Sciences, des Arts, des Cultures d'Afrique et des Diasporas africaines,

~ Professeur Thomas N'GUESSAN Yao, Secrétaire d'Académie, ·

  • Professeur KOUA Konin, Président du Comité d'Organisation du Séminaire de l'ASCAD,

·•Honorables membres de l'ASCAD,

  • Chers amis les Professeurs Mahouton Norbert HOUNKONNOU et Mamadou SANGHARE,
  • Mesdames et Messieurs les Présidents des Universités publiques et privées,
  • Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux des Centres et Instituts de

Recherche,

  • Mesdames et Messieurs les Doyens des UFR,
  • Mesdames et Messieurs les Enseignants et chers collègues,
  • Mesdames et Messieurs les chercheurs,
  • Mesdames et Messieurs les amis de la Presse,
  • Chères étudiantes, chers étudiants,
  • Mesdames et Messieurs,

 

 

I INTRODUCTION

C'est avec une grande fierté que je reçois aujourd'hui l'hommage que mes collègues de l'Académie des Sciences, des Arts, des Cultures d'Afrique et des Diasporas Africaines (ASCAD) ont bien voulu me rendre à l'occasion de l'organisation du Séminaire de l'ASCAD sur le Thème :

LES AVANCEES DE LA RECHERCHE ET DE L'ENSEIGNEMENT DES MATHEMATIQUES EN CÔTE D'IVOIRE.

Je tiens tout d'abord à remercier l'éminent Homme de sciences qu'est le Professeur Antoine HAUHOUOT Asseypo, Président de l'Académies des Sciences, des Arts, des Cultures d'Afrique et des Diasporas Africaines (ASCAD), qui fait tant pour la promotion et le rayonnement de notre jeune Académie, suivant en cela la tradition léguée par ses illustres prédécesseurs, les Professeurs - Harris MEMEL-FOTÊ, Barthélémy KOTCHY et Daouda

AÏDARA.

Je voudrais saisir l'occasion qui m'est offerte pour exprimer mes remerciements et ma profonde gratitude aux Ministres Gilbert KAFANA KONE et Adama DIAWARA, qui malgré les charges liées à leurs hautes fonctions, ont tenu à

être présents à cette cérémonie familiale.

Me tournant vers \yous, chers collègues de l'ASCAD., je tiens à exprimer ma profonde gratitude1 à chacune et à chacun d'entre vous, et je veux vous dire sincèrement merci d'avoir accepté de vous associer à ces manifestations scientifiques-organisées pour honorer l'un des vôtres.

Je tiens également à saluer et à remercier mon collègue et ami N'GUESSAN Yao Thomas, Secrétaire d'Académie et Président du Domaine des Sciences Exactes et le Professeur KOUA Konin, Doyen Honoraire de l'UFR-MI, et Président du Comité d'Organisation du Séminaire de l'ASCAD.

J'adresse mes chaleureuses salutations aux Professeurs Mahouton Norbert HOUNKONNOU et Mamadou SANGHARE, deux éminents mathématiciens dont les travaux de recherche respectivement en Analyse harmonique et en cryptographie font autorité dans le monde entier. Merci chers amis de venir tout spécialement du Bénin et du Sénégal, rehausser par votre présence, l'éclat de

cette cérémonie.

Mesdames et Messieurs les Ministres, Monsieur le Président de l'ASCAD, Mesdames et Messieurs,

 

 

Par leurs applications, nombreuses et diversifiées, les mathématiques envahissent tous les domaines de la vie moderne, notamment les entreprises industrielles et commerciales, la santé, la biologie, l'agriculture, l'éducation, les banques, les assurances, etc. Elles jouent par conséquent, un rôle considérable dans les relations de l'homme avec son environnement, son mode de vie, son organisation sociale, culturelle voire politique, et même son besoin de prévoir et de maîtriser l'avenir et il est certain que leur influence sur notre existence va s'accentuer dans les années à venir.

Dans le bref exposé qui va suivre, je me propose de donner un aperçu sur les activités mathématiques (enseignement et recherche) en Côte d'Ivoire au cours de ces dernières décennies.

L'exposé comprendra trois parties :

., L'enseignement des mathématiques dans l'Enseignement Secondaire

  • L'enseignement des mathématiques dans l'Enseignement

Supérieur

  • La Recherche mathématique

II .L'ENSEIGNEMENT DES MATHEMATIQUES DANS L'ENSEIGNEl't1ENT

SECONDAIRE

Dès son accession à la souveraineté nationale et internationale en 1960., les autorités de notre pays ont élevé le Secteur Éducation-Formation au rang de priorité des priorités et elles ont assigné des objectifs ambitieux à ce Secteur, notamment celui de devenir « le levier » - du développement économique, social, culturel et technologique du pays.

Et - c'est notre père, le Président Félix HOUPHOUET-BOIGNY qui disait: « /'Avenir appartient à la science et à la technologie, et pour que cet avenir soit ivoirien aussi, nous devons former beaucoup de scientifiques, beaucoup d'ingénieurs et beaucoup de techniciens ».

Naturellement, les programmes et les méthodes d'enseignement des mathématiques en Côte d'Ivoire et dans bien d'autres pays francophones d'Afrique étaient calqués sur ceux de la France; les manuels étaient conçus en France et importés de France.

Or, dès l'année 1968, j'avais été frappé par l'inadaptation des programmes et des méthodes d'enseignement des mathématiques au contexte africain.

 

 

Souvenez-vous, c'était l'ère des mathématiques dites « modernes», ère au cours de laquelle l'enseignement des mathématiques ne se souciait que de faire acquérir des connaissances théoriques abstraites, éloignées des réalités, au lieu de s'adapter au milieu socio-culturel des apprenants.

Quant à moi, j'estimais que l'enseignement des mathématiques aux niveaux Primaire et Secondaire, devait faire de l'enfant un être curieux, ouvert à son environnement physique et culturel, un individu sachant observer et représenter mathématiquement des situations concrètes. Pour moi, l'objectif essentiel de l'enseignement des mathématiques est avant tout, de favoriser chez l'enfant et chez l'adolescent, une certaine démarche scientifique face aux problèmes de la vie.

En 1975, j'ai convaincu le Gouvernement Ivoirien de la nécessité de créer un Institut de Mathématiques à l'Université de Cocody avec pour objectifs, de mener des travaux de recherches en mathématiques pures, en mathématiques appliquées et en didactique des mathématiques. Ainsi fut créé l'Institut de Recherches Mathématiques (IRMA) le 23 mai 1975.

Les travaux de recherche que nous avons menés en didactique des mathématiques à l'IRMA, nous ont conduits à proposer au Gouvernement Ivoirien la réforme des contenus et des méthodes d'enseignement des mathématiques. Puis, nous avons rédigé les manuels de la: Collection IRMA conformément aux nouveaux programmes élaborés en · commun avec la Direction de la Pédagogie du Ministère de l'Education Natidnale. Ces manuels étaient destinés à toutes les classes et toutes les séries de l'Enseignement Secondaire. Ce fut difficile, mais je dois dire que c'est mon frère Paul AKOTO YAO, alors Ministre de l'Education Nationale, qui nous a fermement soutenus sinon, notre travail n'aurait jamais abouti.

Devant le succès de cette Collection IRMA ( car plusieurs pays africains l'avaient adoptée) nous avons, dès 1983, conçu et mis en place un cadre inter africain de concertation et d'échanges en vue d'améliorer la qualité de l'enseignement des mathématiques dans les pays francophones d'Afrique et de l'Océan Indien. Vingt (20) pays ont répondu à notre appel.

Ce projet, appelé « Harmonisation des Programmes de Mathématiques (H.P.M.) », avait pour objectifs majeurs :

- d'entreprendre une réflexion critique sur les programmes existants dans les différents pays francophones d'Afrique et de l'Océan Indien ;

 

 

- de dégager les grandes orientations susceptibles de préciser les objectifs et la finalité de l'enseignement des mathématiques en Afrique ;

- de proposer aux autorités politiques et administratives la rénovation de l'enseignement des mathématiques et son adaptation à l'environnement socio culturel de l'élève, tout en tenant compte des dernières recherches en didactique des mathématiques ;

- d'élaborer de nouveaux programmes, puis de rédiger des manuels

scolaires conformes à ces programmes harmonisés.

Quatre séminaires inter régionaux furent organisés : Abidjan en 1983, Cotonou en 1985, Conakry en 1988, puis Abidjan en 1992.

Des programmes harmonisés ont ainsi été élaborés en commun, et l'IRMA a été chargé de piloter la rédaction des manuels et d'assurer le suivi de ce quatrième séminaire d'Abidjan. En conformité avec ces recommandations, nous avons rédigé les manuels, les guides pédagogiques et les livrets d'activités de la Collection Inter Africaine de Mathématiques (C.I.A.M.) couvrant le premier et le second cycles de l'Enseignement Secondaire. Ces manuels sont aujourd'hui largement diffusés dans les pays francophones d'Afrique, de !'Océan Indien et même, en Haïti.

Les. contenus adoptés et les méthodes préconisées ont été systématiquement expérimentés dans plusieurs classes en Afrique, entre 1992 et 1996 avant que la rédaction des manuels soit entreprise.

Sans rien abandonner du caractère universel; des mathématiques, nous nous sommes appuyés sur l'environnement des élèves pour les motiver, pour les faire agir, les amener à comprendre et à réagir de nouveau, de manière autonome et créatrtœ. A cette fin, les leçons (des manuels) ne se présentent plus comme. des exposés théoriques, mais comme des séances de travail au cours desquelles des activités de calcul, de dessin, de lecture de documents (le plus souvent empruntés au milieu africain) sont mises en œuvre et débouchent sur la mathématisation du concept sous-jacent aux manipulations.

Les concepts introduits sont autant d'occasions de poursuivre l'apprentissage du raisonnement déductif et de résolution de problèmes. Notre ambition était certes que les professeurs parviennent à munir leurs élèves de quelques outils dont ils auront besoin dans l'exercice de leurs professions ou au cours de leurs études ultérieures, mais aussi qu'ils leur apprennent à analyser une situation, à conjecturer des hypothèses et à les valider ou non à l'épreuve des faits ou du raisonnement, à recourir aux modèles mathématiques qu'ils connaissent et à dégager une conclusion.

 

 

Dans la mise en œuvre de cette pédagogie de l'action préconisée par le projet HPM, plusieurs séminaires inter régionaux de suivi HPM ont été organisés :

Libreville en 1993, N'Djamena en 1994, Yaoundé en 1995, Antananarivo en 1996, Dakar en 1997, Nouakchott en 1998, Niamey en 1999, Ouagadougou en 2000, Cotonou en 2001, Bangui en 2002 et Bamako en 2003.

Il faut noter que les acteurs scientifiques de ce projet ont travaillé avec un véritable esprit d'intégration africaine.

A l'heure des bilans on peut, sans exagération, affirmer que les résultats obtenus sont largement positifs et que le Projet HPM-CIAM a eu, au cours de ces dernières décennies, un impact réel sur la formation mathématique des élèves africains et de leurs professeurs.

III L'ENSEIGNEMENT DES MATHEMATIQUES DANS L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

Pour l'Enseignement Supérieur, des efforts importants ont également été fournis pour développer la formation mathématique des étudiants.

Au Département de Mathématiques, aujourd'hui UFR de Mathématiques et Informatique (UFR-MI),·nous avons créé le DUES Mathématiques et Physique (MP) en 1977, ce qui nous a permis d'ouvrir par la suite, la Licence

> et la Maitrise de Mathématiques et enfin le Troisième Cycle ( avec pour spécialités initiales la Géométri,e différentielle et l'Analyse harmonique).

' '

Aujourd'hui, de nombreuses spécialités existent à l'UFR de Mathématiques

et Informatique. On peut citer par exemple : !'Algèbre, !'Analyse fonctionnelle, !'Analyse numérique et l'optimisation, !'Analyse complexe, les Distributions, les Groupes et Algèbres de Lie, la Géométrie différentielle, la Géométrie algébrique, les Probabilités et la Statistique, la Mécanique des systèmes déformables et la Mécanique des milieux continus).

La création du Doctorat de 3ème Cycle nous a permis de former de nombreux Docteurs en mathématiques dont certains sont devenus des Professeurs Titulaires qui ont eux-mêmes formé d'autres Docteurs.

IV LA RECHERCHE MATHEMATIQUE EN COTE D'IVOIRE

Comme toutes les branches de la science et de la technologie, les mathématiques connaissent depuis environ un siècle, une croissance très accélérée. Ce progrès extraordinaire, résultant de l'introduction des espaces de

 

 

Banach, de l'Analyse hilbertienne et des méthodes probabilistes modernes, a permis d'élaborer de nouvelles théories, de reconstruire tout l'édifice des mathématiques et de transformer la nature même de cette science.

C'est pour permettre à la Côte d'Ivoire de participer à ce courant de rénovation des mathématiques que les responsables du pays ont défini et mis en œuvre une politique vigoureuse en matière de formation et de recherche en mathématiques.

Ainsi furent créés des Départements de mathématiques dans les différentes universités du pays et I1nstitut de Recherches Mathématiques d'Abidjan.

Ces Départements de mathématiques et ces instituts de recherches sont chargés de promouvoir tous les aspects de la recherche mathématique :

- recherches en mathématique fondamentale pour participer à l'avancement des connaissances scientifiques;

- recherches en mathématiques appliquées · aux problèmes de développement économique et social ;

- recherche sur l'enseignement des mathématiques pour améliorer la qualité

des formations en mathématiques.

De nombreux travaux de recherche, à cheval sur plusieurs domaines, sont actuellement menés dans les universités, à l'INP-hfB et dans les centres de recherches. Parmi.les domaines où la recherche est très active en Côte d'Ivoire, on peut citer :

- La Mécanique (Professeur Emile DANHO) ;

~ L' Algèbre (Professeurs Daouda SANGARE, Mathias KOUAKOU et Youssouf

DIAGANA);

- L' Analyse Harmonique (Professeur Kinvi KANGNI et Justin FEUTO) ;

- Les EDP, l'Analyse numérique et l'optimisation (Professeurs Adjé

ASSOHOUN, ADOU Kablan Jérôme, Adama COULIBALY et KOUA Brou);

- La Géométrie différentielle (Professeurs Edmond FEDIDA, Toussaint SOHOU et Moussa KOUROUMA) ;

- L'Analyse fonctionnelle et la théorie des opérateurs dans les espaces de Banach (Professeur KOUA Konin et Etienne DESQUITH) ;

- Les Probabilités et la Statistique (Professeur N'ZI Modeste, MONSANT Vincent et HILI Ouagnina).

 

 

Comme on le voit, le spectre de la recherche mathématique en Côte d'Ivoire est très large et les mathématiciens Ivoiriens continuent à apporter des contributions importantes dans de nombreux domaines des mathématiques, participant ainsi activement à l'avancement de la science mathématique.

Les travaux scientifiques des chercheurs et des enseignants-chercheurs Ivoiriens sont publiés dans des revues internationales prestigieuses, ce qui souligne le haut niveau des résultats obtenus puisque ces revues n'acceptent que les articles ayant reçu l'avis favorable d'un expert.

Des Séminaires hebdomadaires et des Colloques internationaux sont régulièrement organisés en Côte d'Ivoire dans les domaines cités plus haut. Les mathématiciens Ivoiriens sont souvent invités à présenter leurs travaux de recherche lors de congrès internationaux; ils sont également souvent invités à effectuer des séjours de durées variables dans des Universités ou des Instituts de recherche américains, européens ou asiatiques.

Toujours dans le cadre de la diffusion du savoir, il convient de noter que plusieurs mathématiciens Ivoiriens ont publié, en anglais ou . en français, d'excellents ouvrages chez des éditeurs scientifiques américains, européens ou asiatiques.

De' même, de nombreux mathématiciens africains et non africains de réputation internationale effectuent régulièrem~nt, comme professeurs visiteurs, des séjours de quelques semaines à plusieurs mois dans les Universités, à l'INP-HB et dans les Instituts de recherche de Côte d'Ivoire.

D'autre part, des mathématiciens Ivoiriens, considérant le manque de cadre permanent de rencontres et d'échanges en vue d'appliquer les mathématiques aux problèmes de développement économique, social et culturel, et soucieux de donner un nouvel élan à la recherche mathématique en Côte d'Ivoire, ont créé ou participent à plusieurs réseaux de recherche dont les plus connus sont :

- le Réseau Africain de Mathématiques Appliquées au Développement (RAMAD);

- le Réseau Africain de Géométrie et Algèbre Appliquées au Développement (RAGAAD) ;

- le Groupe International de Recherche en Algèbre, en Géométrie et Applications (GIRAGA) ;

- le Réseau International d' Analyse Mathématique et Applications (RAMA).

 

 

Ces réseaux ont pour objectif principal, d'organiser et de mobiliser la solidarité internationale et la coopération scientifique afin de briser l'isolement des chercheurs, de palier la carence en moyens financiers et matériels et de favoriser la mobilité des enseignants-chercheurs et des étudiants des différentes universités et Grandes Ecoles d'Afrique.

Ces réseaux ont entrepris des actions prioritaires dans les domaines de la formation, de la recherche et de la diffusion des résultats de la recherche.

Il convient d'indiquer ici que, en mars 1977, les mathématiciens Ivoiriens se sont organisés pour créer une société savante appelée Société Mathématique de Côte d'Ivoire (SMCI).

Espace de progrès et de partage du savoir, la SMCI se propose :

- de contribuer au développement et au rayonnement des mathématiques en Côte d'Ivoire, en Afrique et dans le monde entier ;

de promouvoir les échanges et la coopération entre les mathématiciens Ivoiriens, les utilisateurs des mathématiques et la communauté mathématique internationale ;

- d'éditer et diffuser des ouvrages et des revues mathématiques de haut niveau.

Pour atteindre les objectifs qu'elle s'est fixés, la SMCI organise régulièrement plusieurs manifestations: scientifiques parmi lesquelles on peut citer :

- des stages d€% formation pédagogique et théorique à l'intention des professeurs · de l'enseignement secondaire· et des jeunes enseignants-chercheurs des universités et des grandes écoles;

- des conférences et des colloques internationaux;

- la semaine mathématique de Côte d'Ivoire ;

- les Olympiades Panafricaines de Mathématiques (OPAM) ;

- les Olympiades Internationales de Mathématiques (OIM) ;

- le Grand PRIX HOUPHOUET-BOIGNY de Mathématiques;

- le Concours Miss Mathématiques;

- l'Ecole mathématique de Yamoussoukro.

 

 

V . CONCLUSION

La brève présentation de la Recherche et de l'Enseignement des mathématiques en Côte d'Ivoire que nous venons de faire, montre clairement que ces deux domaines sont en pleine expansion, quelques décennies seulement après l'accession de notre pays à l'indépendance. On peut même dire qu'il existe aujourd'hui de véritables Ecoles Mathématiques en Côte d'Ivoire, même si de nombreuses difficultés doivent encore être surmontées : ressources humaines et financières insuffisantes, isolement des chercheurs, difficulté d'accéder à la documentation mathématique classique et électronique.

Toutefois, puisque les mathématiques sont appelées à jouer un rôle de plus en plus important dans tous les secteurs de l'économie, nous devons réaffirmer que la qualité de l'enseignement et de la recherche mathématique est un préalable au développement scientifique de notre pays.

Dès lors, plusieurs questions fondamentales se posent pour le développement durable de notre pays :

- Comment organiser la formation des ingénieurs, des techniciens· supérieurs et des ouvriers pour qu'lls soient mieux entraînés à utiliser efficacement les méthodes mathématiques et les techniques informatiques ?

- Comment assurer le renouvellement du corps des enseignants­chercheurs et des cadres de la recherche?

- Comment renforcer les capacités de « production scientifique » des

mathématiciens ivoiriens ?

Il est clair que l'avenir des mathématiques en Côte d'Ivoire dépendra, pour une large part, des réponses que nos autorités politiques et universitaires apporteront à ces questions.

Vives les Mathématiques au service du développement de la Côte d'Ivoire.

Je vous remercie de votre bienveillante attention.